Aphorismes et Miniatures pour la venue du printemps
by on mars 10, 2017 in Non classé

Aphorismes et Miniatures

L’humain rêve trop et tout haut. Par des méandres où s’entasse pêle-mêle ses désirs.
Il ne souhaite naître que dans la pierre qui le soutient.
Par la vie et l’espace qui le compose, il en est l’être et le néant.
Quand bien même les sons chasseurs, ceux qui pourchassent l’ombre de chaque instant de vie pure, et donc d’amour, s’éteindraient; il demeurera les yeux fixés sur les perles baroques auxquelles il aspire…

Un soir de lune moyenne, un jeune homme sautait de poutre en poutre.
C’est une écharde au gros orteil (sous l’ongle exactement) qui le perdit.
« On ne devrait pas jouer avec le ciel!  » dit, au matin, le charpentier; de gros clous carrés coincés dans les méandres de sa barbe.

Et tiens vaut mieux que Dieu, tue l’aura!

Sommes-nous si preux que nos paroles se chargent d’aussi vaines résolutions ?

En vives émotions, six lèvres se serrent…
Passent deux anges qui, épris, détournent leurs yeux pour mieux étreindre
leurs phalanges,
entrelacs de langues
sein contre sein.

Un enfant tout cru jouait:
« Jeu de mains, tue après – demain ! »

Hardi la beuverie! Hymne à nos foies,
quand l’alcool s’épaissit, les mots se cirrhosent.

A l’ombre des jeunes séminaristes en fleur… Dieu que cela sent mauvais !

Tant va la vie à la mort qu’à la fin … … elle s’épuise.

Latence
Joie et demeure
Joie se meurt
En avance de siècles par delà celle qui m’étreint
Je demeure…
… les yeux tournés au ciel,
l’âme – veine en pierre.
Qui de celles qui vaines
peuvent le plus là où peine est moins ?
Qui par corolle rose roue
l’iris fauve des nuits ?
Qui fragrance enfuie vit
par une lucarne sauvage
l’œil morne de minuit ?

Lune – soleil, lune offerte, entre !

En nos croissants de simples étreintes.

Jodël Grasset

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